C’est un cri d’alarme et un appel à l’aide que je lance aujourd’hui avec beaucoup d’angoisse pour l’une des grandes richesses de notre terre qui en train de disparaître sous nos yeux : les gorilles. Nous ne pouvons pas permettre cette abomination. Notre richesse, ce ne sont pas nos propriétés et nos voitures, notre or et nos diamants, nos supermarchés et nos piscines, nos MP3 et nos grands écrans, notre richesse est là, cachée dans la forêt du Rwanda et du Congo, elle réside dans le regard si beau et si majestueux des derniers grands singes. Mes amis, les gorilles sont sur le point de disparaître à tout jamais de notre planète. Il ne reste plus que 700 gorilles des montagnes dans le monde. Il faut agir TOUT DE SUITE ! Car c’est notre part d’espoir et d’humanité qui s’en ira avec eux.
Voici un court extrait de l’article de Scott Johnson, paru dans Newsweek, et publié par Courrier international cette semaine : “Les hommes se pressent sous leurs ponchos verts, ils tiennent nerveusement leur AK-47 sur l’épaule. Les pluies de l’été ont détrempé les plaines et la forêt du parc national de Virunga, un vaste espace protégé situé le long de la frontière orientale de la République démocratique du Congo (RDC), dont on estime qu’il abrite 60% des derniers gorilles des montagnes subsistant dans le monde. Les hommes laissent leur cigarette s’éteindre sous la pluie. Puis, en file indienne, ils pénètrent dans la forêt.
“Soudain, dans le vacarme de la tempête, un cri retentit. Les gardes forestiers viennent de trouver le premier cadavre, à moins de 100 mètres de là. La femelle gorille repose sur le flanc, sa petite langue rose dépassant légèrement de ses babines. Elle était gravide et ses mamelles sont gorgées du lait destiné au bébé qu’elle portait. Les gardes font cercle autour de l’animal et caressent son poil roussi. Ils secouent la tête et claquent la langue en signe de désapprobation. L’un d’eux attrape la main d’un gorille et la tient un long moment, en baissant la tête, dans une attitude de deuil. Elle s’appelait Mburanumwe. Les gardes la connaissaient très bien, comme ils connaissent tous les gorilles vivant dans leur secteur. Après l’avoir abattue, ses meurtriers ont mis le feu à sa dépouille. A présent ses paupières sont fermées et elle semble absorbée dans une méditation profonde (…) A deux pas de là, ils découvrent les cadavres de deux autres femelles adultes, membre d’un même groupe de douze individus. Deux jeunes gorilles sont désormais orphelins. Le lendemain, c’est un mal qui est retrouvé mort. Ce massacre, découvert le 23 juillet dernier, est peut-être le plus grave perpétré à l’encontre des gorilles des montagnes depuis vingt-cinq ans.
“Même les gardes forestiers sont en état de choc – et pourtant ils vivent dans un pays où plus de 4 millions de personnes ont été tuées dans les luttes fratricides ces dix dernières années (…) Des extrémistes utus, repliés dans le parc après avoir massacré des Tutsis au Rwanda en 1994, se sont établis à sa lisière. Il y a trois ans quelque 8000 Rwandais ont traversé la frontière à la recherche de pâturages : en moins de trois semaines, ils ont détruit plus de 1200 hectares sur le territoire habité par les gorilles”(1)
Pauvre Congo, sortiras-tu un jour de cette nuit interminable, depuis les mains coupées de tes femmes et de tes adolescents par les administrateurs du roi des Belges, jusqu’à l’horreur de tes enfants exorcisés, lors de cérémonies criminelles, en passant par tes pygmées massacrés, tes forêts dévastées, exploitées, la richesse de ta faune, annihilée. C’est un sentiment de tristesse et de désespoir qui m’envahit aujourd’hui. Et le seul remède, le vrai remède, c’est l’action. Je vous en prie, donnez 50 euros, 30, même 10 ! Peut-être n’y arriverons-nous pas, mais quels hommes serions-nous si nous n’essayions pas.
Vous pouvez agir en envoyant des fonds à Wildlife Direct (Africa conservation fund). Donnez 50, 30, même 10 euros. Cette ONG, confondée en janvier par Richard Leakey, et financée par l’Union européenne, garantit aux donateurs que l’intégralité de leur contribution sera directement versée aux gardes forestiers. Vous pouvez aussi soutenir les associations qui se consacrent à la protection des singes, comme celle de Jane Goodall, Help-Primates, de Dian Fossey ou Kalaweit (protection des gibbons et siamangs d’Indonésie). La situation humanitaire en RDC est catastrophique. Le viol, notamment, est depuis longtemps une arme de guerre. Voir sur cette question le site d’Afriquerenouveau. Vous pouvez aidez la population martyre en consultant le site de Heal Africa qui fait un travail exceptionnel pour tenter d’apaiser les souffrances inouïes de ces femmes.
Quelques hommes qui risquent leur vie : Isaya gagne 10 dollars par mois, Kavusa, 35, et Mwaka, 25 dollars par mois © One Voice pour le Gorille et Wildlife Direct pour les Rangers.
(1) Courrier international n° 880 du 13 au 19 septembre 2007.
16 septembre 2007
Pour toute référence à ce texte, merci de préciser : Laurent Dingli, “La disparition des gorilles”, Le site de Laurent Dingli, septembre 2007.