Laurent Dingli, Robespierre

Robespierre, Paris, Flammarion, 2004, 606 p.

 “Le Géant de la Révolution, le Visionnaire, le Défenseur du Peuple et de la Constitution… Non ! L’un des premiers grands criminels contre l’Humanité, le paranoïaque organisateur de la Terreur, le politicien froid, sanguinaire et sans âme… ce Janus, a enjambé un précipice entre deux fantasmagories. Mais qui est Robespierre ? Où le trouver ? Au sommet du panthéon ou dans les tréfonds de l’égout ? L’image de Robespierre est brouillée car trop souvent décrite à l’aune des combats présents. Il est du XVIIIème siècle agonisant, avec sa perruque poudrée et son habit élégant de petit marquis, son mélange inimitable d’archaïsme et de modernité. Cette grande biographie nous emporte d’Arras jusqu’aux Etats généraux, puis de la Convention à l’échafaud. On ne se lasse pas de faire ce voyage dans les convulsions de Paris, sous les cris de l’émeute, au milieu des violences inouïes, des fêtes, des discours, des rêveries patriotiques, dans ce monde écartelé entre le génie des Droits de l’Homme et les charniers de la Vendée. La passion n’est pas seulement dans la truculence des événements, dans la grande fresque historique. La réflexion déborde du cadre de la biographie pour explorer les mouvements de fond : les mutations sociales, la réaction de l’homme face au bouleversement de la modernité, l’idée religieuse, le désarroi collectif devant la mort. C’est aussi par ce biais qu’il faut repenser Robespierre. L’union de l’Histoire et de la psychologie collective permet de porter désormais un autre regard sur la Révolution française et d’expliquer l’étonnante rencontre entre la France et Robespierre”.