Monsieur,
Historien et romancier, je suis particulièrement sensible au respect de l’animal et à tout ce qui peut contribuer à diminuer les multiples sévices dont il est victime.
Je crois connaître votre préoccupation à ce sujet et m’en réjouis depuis longtemps. J’ai été très intéressé, entre autres, par l’excellent dossier que vous avez consacré au regard que nous portons sur l’animal. Par ailleurs, j’ai très modestement aidé une de vos journalistes à faire un papier sur les violences commises contre les lévriers en Espagne.
C’est pourquoi je suis étonné de voir dans votre magazine autant de publicités vantant la fourrure. Vous savez comme moi quel calvaire vivent ces animaux avant d’être tués pour satisfaire les exigences d’une mode cruelle, lucrative et inutile. Je sais bien que les difficultés financières de la presse écrite sont nombreuses et angoissantes et qu’il doit être compliqué de se passer d’un annonceur, mais en faisant ce sacrifice, ne gagneriez-vous pas en cohérence ? Lorsque vous publiez autant de publicités sur la fourrure, vous contribuez à rendre ce produit attractif auprès d’un certain public et vous participez à pérenniser un système dans lequel les besoins élémentaires et la sensibilité de plusieurs millions d’être vivants sont bafoués.
J’ose espérer que vous renoncerez à faire la promotion d’une exploitation dont vous déplorez par ailleurs les conséquences.
Voilà la question que je souhaitais vous soumettre en espérant que vous aurez l’occasion et l’envie de me répondre.
Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués
Laurent Dingli à M. Franz-Olivier Giesbert – Le Point – 74, avenue du Maine 75014 Paris, 17 décembre 2013